Une analyse des élections par la théorie de l’asymétrie de l’information

Une analyse des élections par la théorie de l’asymétrie de l’information 

Akerlof en 1970 publie son article « The Market for “Lemons”: Quality Uncertainty and the Market Mechanism ». Un article qui a été rejeté par plusieurs revues scientifiques, avant sa publication dans The Quarterly Journal of Economics.
Les revues qui ont refusés de publier cet article ont considéré les résultats obtenus par Akerlof comme des « résultats triviaux » ou encore « si l'article était correct, aucun marché pour aucun bien ne devrait exister ». Après sa publication, l’article est devenu l’une des références la plus citée, et son apport a influencé sans doute l’analyse économique dans son ensemble.

Aujourd’hui j’aime bien faire une analyse appliquée des propos de Akerlof, cette fois non pas sur un marché ou un comportement économique, mais sur le comportement des individus face aux élections. Et j’aimerai expliquer pourquoi il y a une réticence des citoyens à participer aux prochaines élections à travers la théorie de l’asymétrie de l’information, le mécanisme de l’anti-sélection et de l’aléa morale.

Supposons que les candidats sont les demandeurs, et les citoyens sont les offreurs. En supposant que la structure et l’environnement politique au Maroc est similaire à la structure d’un marché de bien d’occasion ou de travail, où il y a une concurrence entre offreurs et demandeur et absence d’un planificateur (je vais revenir sur la structure politique du Maroc prochainement).

Asymétrie de l’information et anti-sélection :

Pour développer notre analyse, on supposera que pendant les élections, les candidats proposent un produit qui n’est que leur programme électoral, et les citoyens doivent choisir un des programmes offerts sur le marché, le prix est représenté par le nombre de votes.

La rencontre entre les deux pourra déterminer un prix d’équilibre, qui est le nombre de votes reçus par chaque candidat. Cette situation peut être marquée par une situation d’asymétrie d’information, où les citoyens ne peuvent avoir aucune garantie sur la qualité des programmes électoraux, et sur la qualité des candidats (qu’on va analyser dans la partie relative à l’aléa morale). Cette condition d’asymétrie d’information va nous produire une fuite de citoyens qui ne peuvent voter pour des programmes non transparents et sans aucunes garanties d’application. Ce qui va nous laisser qu’avec des « citoyens » corrompus qui veulent voter pour des programmes électoraux en fonction d’un gain instantané (corruption). Du côté de l’offre, les candidats qui offrent de bons programmes, qui ont des valeurs éthiques et politiques ne vont pas accepter de donner un « pot de vin » pour augmenter le nombre de votes, et ils ne vont pas accepter de jouer le jeu. 

Par conséquent, la compagne électorale sera dominée par des « candidats » et des « citoyens » corrompus, et tout l’avenir politique sera dirigé par des pourris.


Some Beautiful Words
Zakaria El Faiz

« Intellectuals who keep silent about what they know, who ignore the crimes that matter by moral standards, are even more culpable when their society is free and open. They can speak freely, but choose not to. » Stanley Cohen, States of Denial: Knowing about Atrocities and Suffering of Others

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